J'y pense et puis j'oublie.
(c'est la vie c'est la vie)
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http://www.youtube.com/watch?v=q_3qf3-aFaI&feature=related
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http://www.youtube.com/watch?v=SvNxCjCodc4
samedi 30 juin 2012
vendredi 1 juin 2012
Les 10 raisons pour lesquelles il faut faire de la broderie aux garçons. ( et aux filles)
Les
10 raisons pour lesquelles il faut faire de la broderie aux garçons. ( et aux
filles)
- Parce qu’un point de croix mal fait, c’est une vraie catastrophe.
- Parce que faire passer un fil dans le chais d’une aiguille, c’est compliqué, précis, ça prend du temps, mais ç’est de plus en plus facile avec un peu d’entrainement.
- Parce que, malgré l’entrainement, c’est rageant de voir sortir le fil, et il faut alors faire attention à bien tenir l’aiguille.
- Parce que dans la broderie, l’envers est aussi important que l’endroit.
- Parce que chaque geste compte dans le travail de broderie, et chaque erreur se voit
- Parce que les erreurs, en broderie, ne se rattrapent pas.
- Parce que la broderie est un passe temps, ce qui suppose que le brodeur dispose de, et maîtrise son temps.
- Parce qu’on ne peut pas faire de la broderie et penser en même temps.
- Parce qu’il n’y a pas de touche « reset » en broderie, ni plusieurs vies.
- Parce que la broderie, c’est la vraie vie.
dimanche 13 mai 2012
L’édition française à la découverte de Dany LAFFERIERE…. Et nous ?
( A propos de « Chronique de la dérive
douce »)
Après lui avoir décerné le prix RENAUDOT en 2008, pour l’énigme du retour, la France
du livre semble plus que jamais prête à reconnaitre L’écrivain Haïtien, publié depuis 2005 chez Grasset avec « le Goût des jeunes filles ».
En effet, les éditions Grasset viennent de rééditer « Chronique de la dérive douce » publié
en 1994 au QUEBEC (éditions BOREAL), ou Dany LAFFERIERE fait depuis longtemps partie du paysage
médiatique, littéraire et intellectuel.
C’est l’occasion pour
nous, ici, en Martinique alors qu’il est à portée de
main, grâce à une promotion plus visible
de ses ouvrages, (encourageons les libraires…et les hypermarchés) , de découvrir,
ou plutôt de le redécouvrir , puisqu’il s’est vu, ici, justement, décerner en 1991
le Prix Carbet de la Caraïbe, pour L'Odeur du café et en 2000 le Prix Carbet des Lycéens, pour Le
Cri des oiseaux fous.
A ce titre, nous pouvons être fiers d’avoir été les premiers à lui avoir
décerné des prix littéraires, lesquels
ont, nombreux, depuis, enrichi son palmarès.
Que pouvons-nous alors
ajouter à la critique littéraire de « la Chronique de la dérive
douce », qui fait déjà foison sur les
sites Canadiens ?
.....
Il
y a des écrivains auxquels on peut faire
confiance. Dany LAFFERIERE est de ceux
là. Son livre « Chronique de la dérive douce. » est une promesse tenue, même si il ne faut
pas se fier à son titre.
Il
aurait pu en effet le titrer « Chronique de la dérive douce amère, ou de la dérive dure », et si tout n’est pas doux,
dans cette chronique, loin s’en faut, Dany LAFFERIERE a un
talent sur : il sait faire
deux choses à la fois : Dire et
ne pas dire. Il peut donc dire « douce », nous verrons plus
loin pourquoi.
« Chronique de la dérive douce. » nous ramène aux premières années de l’écrivain, en
terre d’exil, au Canada. « Si le temps est circulaire et si
c’est la terre qui tourne autour du soleil, je n’ai qu’à rester ici pour voir
repasser l’époque ….. »[i]
nous dit-il. C’est sûrement
vrai.
Chronique de la dérive douce est à ce titre le retour d’un homme de 41 ans sur la dérive du
jeune homme qu’il fut à 23 ans, fraîchement débarqué en 1976 à Montréal. Il n’a
gardé, aux pages de « Chronique de la dérive douce », 18 ans après,
qu’essence et gravité avec un zeste de
ce qui peut ressembler à de la légèreté, et que nous nommerons charme. Il
raconte ainsi, au fil finement tissé des
pages, son quotidien avec une économie
de mots et une abondance de sens qui en font des pages qui sonnent juste.
Pour
en revenir au titre, Dany
LAFFERIERE nous amuse quand il
évoque, dans sa « Chronique », de sa lecture, entre autres, de « Jours
tranquilles à Clichy » ,de Henry MILler,
en ces termes : « Jours tranquilles à Clichy, dernier livre acheté à
la librairie(…) j’ai pu comprendre assez vite
que les jours de Miller à Clichy n’étaient pas vraiment calmes. Je devais m’y attendre car ce serait
trop simple, même pour un miller qui joue souvent au Naïf, d’annoncer aussi
bêtement la marchandise » car il nous fait la même farce avec « Chronique
de la dérive douce ».
En
effet, si on comprend, en le lisant, qu’il a passé quelques moments agréables dans
les bras de quelques jeunes étudiantes et femmes en amour pour lui dans l’hiver
de Montréal, on comprendra aussi , que son
exil forcé , à 23 ans, après la mort de
son meilleur ami Richard GASNER, éliminé
par la dictature de Duvalier, l’a exposé au douloureux déracinement de l’Haïtien qu’il est jusqu’au bout de l’âme, et aux conditions de l’anéantissement
de sa dignité .
L’écrivain,
qui décrira plus tard à son œuvre Haïti,
ses couleurs, sa chaleur, sa musique, son
humanité tragique et joyeuse, décrit ici son exil vers un
hiver étranger et gris, une ville impersonnelle ou il se retrouve pauvre, affamé, un temps
clochard, ou membre de la classe
ouvrière la plus misérable, celle des immigrés pauvres, avec ou sans papiers.
Et cette
période n’a pas du être pour ce jeune homme, véritable prince parmi les siens en Haïti, d’une douceur particulière, mais assurément
un choc d’une rudesse extrême qu’il tait
entre les lignes, qu’il n’exhibe jamais, sans pour autant le faire disparaître,
mais qu’il enveloppe dans le charme et
la subtilité grave de son écriture élégante
et économe, et qu’on imagine alors sans faire le moindre effort.
C’est sûrement de la douceur de la
dérive du lecteur, bousculé en se croyant chouchouté entre ses pages que
traite le titre, en
finale.
C’est
là que l’écrivain dit sans dire, et fait plus que
dire, fait plus qu’écrire, transmet.
Dany
LAFFERIERE a une manière de voir le
monde, et l’intelligence ce monde, d’où qu’il parle, quoi qu’il écrive ou pas, nous parvient.
L’écrivain sait
taire l’invisible, et le faire
résonner, dans ce portait de lui-même et de sa terre d’accueil, de cette
rencontre.
Enfin,
la deuxième chose qu’a dite Dany
LAFFERIERE a propos de son écriture en dit long
sur sa qualité d’écrivain : « ... Vous n'aurez pas
de grand livre de moi, tout sera moyen, égal. Mon
obsession, quand j'écris, c'est qu'on ne puisse pas me citer. »[1] Et c’est
absolument exact.
Au moins la
deuxième partie de ce propos. Je
ne citerai donc pas ou presque pas d’extrait
de Chronique d’une dérive douce pour
l’illustrer, car j’en suis incapable, et
c’est tant mieux.
Dany LAFFERIERE
a rassemblé plusieurs de ses livres sous un chapitre « autobiographie
américaine », dans laquelle
s’inscrit cette chronique, et
c’est vrai qu’au-delà des sujets traités, on se régale d’un style simple, évident, ciselé, sobre, direct, imagé
sans trop en faire, où l’idée, grave sans en avoir l’air, juste sans hurler à la justesse, est découpée en quelques mots choisis avec grâce.
Une musique douce, quasi silencieuse,
parfaitement harmonique. Une vrai oasis de fraîcheur, de simplicité et de sobre
intelligence pour les lecteurs que nous sommes.
Lisez Chronique d’une dérive douce, et lisez tout
ce Dany LAFFERIERE a écrit. Vous ne
serez pas déçus, vous passerez de délicieux moments avec un écrivain qui se fait un humble devoir de chouchouter
ses lecteurs tout en leur transmettant la
gravité de ses raisons d’écrire, l’air de rien. Du grand art.
Quand vous
aurez fini ses livres,
vous aurez compris les dernières
phrases de son interview de 2011 « Ne pas faire de littérature, cela demande
beaucoup de travail ? DL : C’est énorme. En
plus, vous ne serez jamais cité comme un grand écrivain. Il n'y a rien de plus
facile qu'être un grand écrivain. Faire un livre moyen, être juste un bon
écrivain : ça, c'est difficile. ».
Tout ce travail, juste pour un immense plaisir de lecture. Remercions ce grand écrivain, quoi qu'il en dise.
Tout ce travail, juste pour un immense plaisir de lecture. Remercions ce grand écrivain, quoi qu'il en dise.
[1] Interview Télérama 11.06.2011 « Dany Laferrière : “Je ne suis pas obligé de crier ma créolité sur tous les toits”www.télérama.fr
jeudi 16 février 2012
Facebook ou la fin du langage ?
Lèvres serrées, yeux grands ouverts et esprit agité.
Devant le cadre blanc et bleu facebook, les internautes changent le monde.
On y a cru.On y croit encore. Mais le doute s’immisce.
Les bordures fleurissent de publicités, et le clic s’aventure dangereusement vers ces icônes marchands.
Bientôt, un seul doigt sera utile, car nous risquons de n’avoir plus rien à dire, juste à regarder, et à faire voir.
Pour montrer, un seul doigt suffit, pour écrire, il faut un clavier, pour parler, il faut une voix.
En même temps je dis ça, j’y suis plus, sur facebook, il s’y passe peut être des choses extraordinaires, le débat d’idées y fleurit certainement, les téléphones sonnent peut être sans arrêt, et les invitations physiques s’y donnent et s’y rendent sûrement tous les jours.
Les profils s'animent, se voient, les profils se touchent, s’embrassent, se fâchent en vrai, se réconcilient en vrai.
De franches poignées de mains s’échangent, tout comme les regards.
Les mains se lèvent pour prendre la parole, les mains applaudissent, les lèvres se desserrent, les dents s’aventurent à l’extérieur, les yeux se plissent.
Les internautes forment une communauté d’hommes et de femmes, une vraie. Le monde change, c'est la révolution! Il devient meilleur.
On y croit encore.... mais le doute progresse.
Devant le cadre blanc et bleu facebook, les internautes changent le monde.
On y a cru.On y croit encore. Mais le doute s’immisce.
Les bordures fleurissent de publicités, et le clic s’aventure dangereusement vers ces icônes marchands.
Bientôt, un seul doigt sera utile, car nous risquons de n’avoir plus rien à dire, juste à regarder, et à faire voir.
Pour montrer, un seul doigt suffit, pour écrire, il faut un clavier, pour parler, il faut une voix.
En même temps je dis ça, j’y suis plus, sur facebook, il s’y passe peut être des choses extraordinaires, le débat d’idées y fleurit certainement, les téléphones sonnent peut être sans arrêt, et les invitations physiques s’y donnent et s’y rendent sûrement tous les jours.
Les profils s'animent, se voient, les profils se touchent, s’embrassent, se fâchent en vrai, se réconcilient en vrai.
De franches poignées de mains s’échangent, tout comme les regards.
Les mains se lèvent pour prendre la parole, les mains applaudissent, les lèvres se desserrent, les dents s’aventurent à l’extérieur, les yeux se plissent.
Les internautes forment une communauté d’hommes et de femmes, une vraie. Le monde change, c'est la révolution! Il devient meilleur.
On y croit encore.... mais le doute progresse.
dimanche 12 février 2012
mercredi 8 février 2012
Pourquoi nos enfants doivent lire.
On
dit toujours que les enfants doivent lire, ça parait évident, mais il m’en faut
plus, je suis de la génération (née dans les années 70) à laquelle il faut tout
expliquer, de celle qui remet tout en questions.
En
lisant les aventures de Tom Sawyer, livre dont la quatrième de couverture
précise, en bas à gauche, « à
partir de 10ans », invitation plus
engageante que les « -10 », qui s’affichent au même endroit, sur les écrans de
télévision, j’ai désormais mon idée (à
moi) du pourquoi, et je crois deviner pour quelle raison ce n’est plus évident
pour des enfants d’aujourd’hui.
Rappelez
vous, lire nous apportait des émotions, voire des sensations, et incarnait pour
nous l’évasion.
Nos
enfants, comme nous, ont aujourd’hui des émotions à en vomir, via le robinet,
que dis je ! karsher de la télé, de la radio, des magazines, et écrans de toutes sortes.
Je
comprends donc , aisément, qu’ivres de sensations, d’informations, d’illustrations plus vraies
que nature, parfois en trois dimensions, et d’émotions fortes et contradictoires,
ils n’aient plus, rassasiés, la moindre
envie d’aller en chercher dans la littérature.
A
qui en demande t’on autant ? Pas à
nous, qui, souvent, une fois les enfants couchés, sautons sur notre canapés pour …lire ? , non, boire le jus
de la télévision, câble et satellites
compris.
Et
bien, de quoi se plaint on, me direz vous ? Avec la télévision, et des
programmes bien choisis, les enfants
apprennent, à haute dose, histoires, découvertes, géographie, science,
etc. …ce que nous prenions des heures à chercher entre les pages….
Mais
ce n’est pas ça qu’il leur faut, loin
s’en faut.
Car
si on veut s’imaginer que c’est une
bonne chose d’absorber des émotions, de découvrir via les
médias grand public , des images
exotiques, écouter des gens très informés relater, en mode tonique
et communicatif ; le flux de
l’actualité, toute cette ingestion, ou
exposition perd tout intérêt, et ne présente aucune utilité dans la vraie vie, si le
« récepteur » n’est pas capable de les traduire, dans un langage qui n’ aura d’
autre fonction, sinon d’incarner, d’illustrer, de jouer l’émotion, comme dans
un film, série, téléfilm, même un documentaire, mais de décrire, d’analyser ce
« spectacle » de formuler la tonne "d’idées" dont il fut abreuvé, mais sans
le secours de l’ image, du geste, du spectacle, ou du bruit.
Or
ce n’est que dans le silence de la pensée du lecteur, que l’écrit seul, la
littérature, pourra faire découvrir des histoires, des personnages, des idées, un
point de vue sur la vie suffisamment sophistiqué et abstrait pour être utile, dans le monde "moderne" qu’on nous décrit comme infiniment
complexe, désormais.
Par exemple, les premières lignes des aventures de Tom SAWYER se déroulent comme suit :
"La vieille dame abaissa ses lunettes sur son nez et lança un coup d’oeil tout autour de la pièce, puis elle les remonta sur son front et regarda de nouveau. Il ne lui arrivait pratiquement jamais de se servir de ses lunettes pour chercher un objet aussi négligeable qu’un jeune garçon. D’ailleurs, elle ne portait ces lunettes-là que pour la parade et les verres en étaient si peu efficaces que deux ronds de fourneau les eussent avantageusement remplacés, mais elle en était très fière. La vieille dame demeura un instant fort perplexe et finit par reprendre d’une voix plus calme, mais assez haut cependant pour se faire entendre de tous les meubles :"
Moi,
ça me suffit pour trouver que cela vaut
bien plus q’une centaine d’heures de
programmes télévisés dits « éducatifs », ne parlons même pas des
autres…
Nos
enfants ont besoin, dans le silence de leur esprit, de longues et
détaillées descriptions, des
paysages, des sentiments, des émotions, des attitudes, des confrontations, et
ils ne pourront les trouver que dans des écrits de bonne facture.
Ça va sans dire, mais disons que j'ai envie de le dire.
Ça va sans dire, mais disons que j'ai envie de le dire.
Ils
en ont besoin pour apprendre à parler,
ils en ont besoin pour apprendre à penser,
pour apprendre à comprendre, pour apprendre à voir, en toute liberté.
Car
sans ce langage, sans sophistication de la pensée, et de son expression, ils se transformeront en acteurs de scénarios
simples et « vendeurs » savamment
élaborés pour susciter des émotions grossières
non traduites en forme littéraire, forme qui seule permet une prise de
distance.
Et
nos enfants ne sont pas des pantins, nous sommes leur fée bleue, pas leur
gepetto.
Donnons
leur des livres, des bons livres, écrits par de vrais écrivains, et éteignons la télévision, ils n’y trouveront
rien d’équivalent, et jamais rien de
mieux.
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